Désormais, les pièces et les billets sont remplacés par la carte bancaire ou les smartphones pour les achats. Les banques s’adaptent en supprimant les distributeurs trop peu utilisés.
Vers le « zéro cash » ?
Après un peu plus de 50 ans d’existence, le distributeur automatique de billet (DAB) pourrait être amené à disparaître d’ici peu. En effet, même si pour certaines transactions ou pour certains usagers, l’argent liquide reste essentiel, le DAB perd en utilité.
Aujourd’hui, un nombre croissant de commerçant propose le règlement par carte bancaire à partir de quelques euros. La révolution apportée par le paiement sans contact permet aussi de régler ses achats en un instant avec son smartphone grâce à la technologie NFC. Parallèlement, les arrêts aux distributeurs se font de plus en plus rares et plus espacés dans le temps. D’après les statistiques du Groupement des cartes bancaires, le nombre de retraits par carte est en déclin depuis 10 ans. Certes, ce déclin est lent, mais bien réel. Les ménages se passent de plus en plus de l’argent liquide, à tel point que 92 % des français préfèrent la carte bancaire pour les achats quotidiens. Or, pour les banques un distributeur automatique non utilisé n’est pas rentable, car sans les commissions engendrées par les retraits des clients d’établissements concurrents, les frais d’entretien sont à la charge des enseignes.
Des problèmes de sécurité
Par ailleurs, le niveau de sécurité des distributeurs automatiques est faible. Récemment, une analyse de sécurité effectuée sur 26 DAB montre qu’en 15 minutes, un pirate informatique peut prendre le contrôle de la machine et la dévaliser dans 85 % des cas. En majorité, les distributeurs automatiques fonctionnent encore sous Windows XP. Ainsi, avec un accès physique, il est d’une simplicité déconcertante de pénétrer dans le système et d’envoyer des ordres à la machine, ou encore de voler les données de cartes bancaires. Enfin, dans 58 % des cas, ces données ne sont pas protégées lorsqu’elles sont envoyées au centre de traitement bancaire.
Par ailleurs, lors d’un retrait au distributeur, les risques de se faire agresser et voler sont bien réels. Rien que dans la capitale, environ deux attaques ou tentatives ont lieu chaque jour. Les malfrats agissent souvent en bandes organisées et utilisent différentes ruses afin d’arriver à leurs fins.
Les alternatives
Les distributeurs automatiques de billets ne sont pas régis par les services publics. Ainsi, si les banques et entreprises privées décident de supprimer les DAB, l’état ne pourra s’y opposer. Cependant, de nouvelles alternatives apparaissent, comme les partenariats avec des magasins qui permettent aux usagers d’obtenir du cash sans avoir besoin d’un automate. Le système est simple et s’apparente à un retrait classique au distributeur. Il suffit d’indiquer le montant souhaité au commerçant affilié, d’insérer sa carte dans le terminal de paiement et de taper son code, avant de se voir remettre la somme demandée.
Enfin, le service de retrait à la caisse des supermarchés appelé « cashback » arrivé récemment dans certaines enseignes tend à se développer. Dans certains pays d’Europe (Allemagne, Belgique, Royaume-Uni), ce système est déjà courant, mais en France, il faudra attendre le décret d’application qui définira les modalités de fourniture du service (montant minimum des retraits et plafond des opérations) avant de voir le « cashback » devenir une évidence.