Très répandu dans d’autres pays européens, ce système de retrait d’argent est proposé depuis lundi dans 80 hypermarchés Français
Une directive européenne sur les services de paiement
C’est un service bien connu de nos voisins Européens (Royaume-Uni, Allemagne), où retirer des espèces à la caisse d’un supermarché est devenu une habitude. Issu d’une directive européenne sur les services de paiement (DSP2), ratifiée fin juillet par le parlement Européen, ce système prévoit que seuls les consommateurs payant avec leur carte bancaire pourront obtenir des espèces (ce système ne fonctionne pas avec les règlements par chèques).
Néanmoins, un décret d’application doit encore fixer certaines modalités, notamment le montant d’achat à partir duquel le consommateur pourra demander des espèces, ainsi que le plafond autorisé des retraits. Des montants de 100 à 150 euros ont été évoqués lors des débats législatifs concernant ce plafond autorisé.
Désormais, il est donc possible de retirer des petites sommes d’argent liquide, en billet de 10 et 50 euros, depuis les caisses automatiques lors du passage en caisse. En outre, ce nouveau service paraît assez tardif face au paiement via smartphone qui gagne du terrain, notamment avec le paiement des petits achats en sans contact. Ailleurs en Europe, ce système de cashback est principalement utilisé comme solution de dépannage, pour les clients qui éprouve un besoin immédiat d’argent liquide. Il s’agit donc de proposer une solution d’appoint, afin de faciliter le quotidien des clients. En effet, selon une récente étude de la Banque centrale européenne (BCE), ce système de retrait ne représente que 7 % du total des retraits.
Une volonté d’aménagement du territoire
Avec une baisse régulière du nombre de retraits, ce système illustre une volonté d’aménagement du territoire plutôt qu’une volonté de revoir la filière des paiements en France. Dans les zones rurales, ce nouveau service peut être d’une grande utilité pour les consommateurs, afin d’éviter de faire deux arrêts en voiture, ou pour ceux qui considèrent qu’un retrait d’argent au distributeur est « risqué ».
Par ailleurs, le cashback peut devenir une source de revenus supplémentaires pour les commerçants s’ils parviennent à engendrer une commission sur ce service. Il permet également de faciliter la gestion de l’argent liquide pour les hypermarchés, pour qui le « cash » représente un risque d’erreur dans la gestion financière.
En définitive, ce nouveau système étendu à 150 supermarchés d’ici à la fin du mois présente des avantages certains. Cependant, il va plutôt à contre-courant du marché des paiements propulsé dans le développement de nouvelles solutions numériques, avec l’idée plus ou moins réaliste que l’argent physique disparaîtra un jour, comme c’est le cas notamment en Chine, où les transactions en liquide sont devenues marginales.