Les prix aux péages pourraient augmenter de 1,8 à 1,9% au 1er février.
Une hausse à haut risque
Les tarifs aux péages des autoroutes sont amenés à être augmentés au 1er février, comme le prévoient clairement les contrats de concessions liant l’État et les sociétés d’autoroutières. Cette hausse de 1,8 à 1,9 % intervient en effet traditionnellement au début de chaque année et vise à prendre en compte l’évolution de l’inflation, les travaux sur le réseau autoroutier et surtout le rattrapage du gel des tarifs des péages de 2015. La ministre des Transports Élisabeth Borne indique avoir engagé des discussions avec les dirigeants des sociétés autoroutières afin de les appeler à « prendre en compte les attentes des Français en termes de pouvoir d’achat ».
Par ailleurs, dans un contexte de tensions sociales, une augmentation des tarifs de l’autoroute aurait assurément de lourdes conséquences. En effet, depuis le début du mouvement des « gilets jaunes » en novembre dernier, les barrières de péages sont des cibles de choix pour les manifestants qui ont organisé de nombreuses opérations « péages gratuit ».
Diverses pistes abordées
L’exécutif semble exercer une pression sur les gestionnaires privés d’autoroutes afin qu’ils revoient purement et simplement leurs tarifs à la baisse. Cependant, les concessionnaires ont quant à eux proposé un gel des tarifs pour 2019. Néanmoins, cette piste n’est pour le moment pas retenue par le gouvernement qui craint qu’une telle mesure n’engendre un rattrapage dans les années à venir. En effet, le gel de 2015 voulu par Ségolène Royal avait était obtenu au prix d’un report de la hausse de tarifs et d’une augmentation de celle-ci entre 2019 et 2023.
Toutefois, pour les usagers réguliers effectuant des trajets entre leurs domiciles et leur travail, les sociétés autoroutières pourraient faire des gestes commerciaux et leur situation va faire l’objet d’un examen approfondi. Par ailleurs, les sociétés d’autoroute souhaitent également obtenir un allongement de leurs concessions qui arrivera à terme au début des années 2030. Le gouvernement est pour l’heure réticent à cette idée, qui de plus nécessiterait un accord de l’Union européenne.
Avec une décision déjà reportée deux fois (fin novembre et mi-décembre), le gouvernement va devoir trancher ce sujet sensible rapidement.